mercredi 5 mars 2014

Et les petites filles dansent ...

Quand les petites filles dansent au clair de la terre,
sur la pointe des pieds, libres et légères,
le monde entier tourne avec elles irrésistiblement…

Toutes petites mais toutes puissantes
elles font tourner les moulins et leurs ailes
elles entraînent les manèges
leur cortège de chevaux de bois
et les cygnes au cou songeur.

Quand les petites filles dansent
sur la pointe des pieds
libres et légères,
le vent tournoie dans les jardins
et les grand-mères frileuses
se serrent sur les bancs de pierre.

Les heures défilent, tranquilles,
sur les signes de cuivre des cadrans.
Eté, automne, hiver, printemps,
la terre roule infiniment…
Et pourtant… 
 Parfois sur terre quelque part 
éclatent les bombes dans le ciel blanc. 
Boules d’orage, 
qui tordent l’arc des ponts, 
fendent les rues, 
font fuir les hommes 
et les oiseaux frissonnants. 
Des murs s’élèvent, 
de hautes grilles enferment ; 
au pied des murs et des grilles 
des femmes crient, des enfants pleurent ; 
certains meurent sans rien dire… 
Où on ne les entend pas.
...




C’est ainsi… 
… Toutes petites mais toutes puissantes, 
les petites filles savent ce qu’il faut faire. 
Libres et légères, elles dansent, elles dansent… 
Elles entraînent du bout des pieds 
La terre entière. 
Et autour du soleil. 
Heureusement! 
(Extrait)
Jo Hoestlandt


Coédité par Amnesty International, Et les petites filles dansent est un album engagé. Engagé sur le chemin de la liberté. C'est un plaidoyer contre la guerre, l'indifférence et l'injustice. La Terre tourne au rythme de la danse des petites filles, innocentes, joyeuses et pures (en témoignent des illustrations, au crayon gras, très colorés et gais). Pourtant, La misère gangrène le monde tandis que les petites filles dansent. Le sang coule ; les petites filles dansent. Insoucieuses. Indifférentes. Ignorantes. Mais la guerre ne connaît pas de frontières. Les petites filles doivent cesser de danser. Tout s'effondre...
Hymne à la paix comme dénonciation de l'indifférence, cet album pose une question fondamentale : les hommes peuvent-ils vivre en communion, sans se déchirer?
Un texte poétique, presque utopique.

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